13/05/2015

Chapitre n°2


abasourdi

 Avant de pouvoir rentrer au lycée, dans la cour des grands, il fallait d'abord que les grandes vacances se terminent. Et j'avais hâte. S'occuper pendant deux longs mois était vraiment fastidieux pour moi vu que je n'avais jamais rien à faire. L'ennui occupait mes journées. La télévision et l'ordinateur étaient mes activités principales, mais elles étaient inintéressantes à force. Parfois, je faisais un Monopoly, un Uno ou encore bien d'autres jeux divers avec mes petits frères. Mais le moment que je préférais pendant les vacances d'été, c'était celui où l'on partait tous les cinq en vacances pour changer d'air.

Cette année-là, nous sommes partis au mois d'août en Normandie.


La ville qui m'a le plus marqué était celle de Deauville, j'avais l'impression de voir une ville américaine que l'on aperçoit sur les grands écrans. Je savais bien malgré mon insouciance que je ne vivrais jamais là-haut. Le paysage le plus merveilleux à mes yeux, c'était celui que l'on pouvait observer du haut des falaises d'Etretat, le panorama était vraiment splendide. J'avais vraiment passé d'excellentes vacances là-haut, j'en ai encore des images gravées dans mon esprit même si elles sont devenues floues avec le temps.

Mon grand-père paternel et son fils étaient venus nous rejoindre dans leur camping-car. Nous étions très contents de les voir étant donné qu'on les voyait rarement à cause la distance qui nous sépare.

Oui, c'était de belles vacances inoubliables. Mais à ce moment-là, quelque chose se tramait déjà dans mon corps sans que je ne le sache. Une chose qui se faufilait à l'intérieur de moi et qui deviendrait par la suite un cauchemar et une épreuve douloureuse. J'avais en effet mal au dos et je ne dormais pas très bien. Mais je ne m'alarmais pas pensant que c'était juste le changement d'air et de lit que je ne supportais pas. Tout ceci à mon plus grand regret allait s'accentuer dans les mois suivants.

Après ces fameuses vacances, le jour de la rentrée était enfin arrivé. Des personnes sympathiques se trouvaient dans ma classe. Au fond de moi, j'étais persuadée que cette année serait inoubliable et que je me ferais de bons amis, je n'avais pas tout à fait tord.

Je commençais à m'intégrer parfaitement et j'étais même attiré par un garçon. Mais mon dos me faisait toujours souffrir. Ma mère m'avait donc pris un rendez-vous avec un rhumatologue suivant le conseil du médecin généraliste. Rien de spécial à part une scoliose et une prescription de séances de kinésithérapie pour muscler ce dos.

À part ça, je menais ma petite vie de lycéenne tranquille. Mon goût pour les sciences s'empirait et celui pour les lettres s'accentuait. J'avais même pris deux options : le latin et le théâtre. Je voulais faire professeur de français donc j'avais pris le latin. Je pensais que ce serait un plus pour faire ce métier qui me plaisait tant. J'avais pris l'option théâtre, car ça me fascinait et m'intriguait.
Mais ma petite vie de lycéenne tranquille allait être perturbée. En effet, en plus de mon dos, une fatigue intenable commença à pointer le bout de son nez.

Mon lycée et l'école de mes petits frères étaient proches de notre maison. Il n'y avait donc pas beaucoup de distance. Mais le matin quand je les emmenais et que juste après j'allais à mes cours, j'étais tout simplement épuisée. Monter les escaliers au lycée m'essouffler. Aller jusqu'au kinésithérapeute qui était à cinq minutes de chez-moi était éprouvant. J'allais chez les médecins généralistes qui me donnaient des vitamines, mais rien n'y faisait la fatigue était toujours là. Je me couchais de plus en plus tôt, mais j'étais toujours aussi exténuée. Je n'en pouvais plus, dès que je faisais vingt mètres, je m'asseyais pour me reposer.

Les cernes étaient de plus en plus foncés. Mon teint était encore plus pâle que d'habitude. Mes forces me quittaient de plus en plus. J'étais pareil à un fantôme.
Un jour en allant chez le médecin, j'étais carrément couchée sur le bureau. Le médecin m'avait encore prescrit des vitamines. Ma mère a explosé et a tapé du poing en disant qu'elle voulait qu'on me fasse une prise de sang. Elle pensait que j'étais anémiée.

C'était un vendredi matin, je suis allé faire ma prise de sang, l'après-midi alors que ma mère était rentrée, le laboratoire l'appela.

La nouvelle ne devait pas vraiment être bonne, car il fallait faire des examens plus approfondis à l'hôpital. Ce mot me fit peur, je me suis mise à pleurer, je ne voulais pas y aller.

Le jour même, j'étais dans une chambre d'hôpital, l'infirmière qui s'occupa de moi se nommait Isabelle si mes souvenirs sont exacts. Elle avait voulu me prendre du sang, mais mes veines faisaient des caprices, elles roulaient et s'échapper à la vue des aiguilles ou biens, elles éclataient comme des ballons de baudruche. Ce jour-là, on m'a posé mon premier cathlon par un chirurgien vu que les infirmières n'y parvenaient pas, j'étais trop faible.

J'ai dormi pour la première fois de ma vie dans une chambre d'hôpital avec le son des machines et les voix des infirmières dans les couloirs qui surveillaient les adolescents. Je me trouvais dans une unité spéciale jeune.

Le lendemain, les résultats sont vite arrivés, j'avais trop de globules blancs, c'est ce que m'avait dit le médecin. Elle n'en a pas dit plus et j'ai été directement transféré dans un hôpital de Paris pour plus d'examens.

J'étais tellement épuisée que je me suis endormie dans l'ambulance qui roulait à toute vitesse.

Une fois arrivée, j'aurai dû me douter de ce qu'il aurait dû se produire. J'étais dans un service où pleins d'enfants étaient cloués sur leurs lits. Certains portés des foulards sur la tête.

Puis on m'a conduite dans une chambre à côté d'une jeune fille un peu plus jeune que moi. Je ne me sentais pas à l'aise et je voulais déguerpir d'ici au plus vite. Un médecin est venu pour parler à ma mère à part puis ce fut mon tour.

J'entrai dans ce bureau glacial avec ce médecin qui me faisait froid dans le dos, il m'a expliqué tout un tas de choses puis le diagnostic est arrivé. 
 Le docteur P. me dit : "- Tu as une leucémie.
- C'est quoi, répondis-je perplexe.
- Tu as déjà entendu parler d'un cancer ?
- Oui.
- Et bien la leucémie, c'est un cancer du sang."

Je ne me rappelle plus très bien de la suite. Je me souviens que quand il m'a dit ça, j'étais resté déconnecter de la Terre. Je n'avais pas encore encaissé ce que l'on m'avait dit et mon visage était rester de marbre. Mais une fois de retour dans ma chambre, je comprenais enfin ce que ça voulait dire. J'allais rester un bout de temps ici et que je pouvais mourir de cette maladie. Je ne voulais pas perdre la vie aussi jeune, je n'avais que quatorze printemps. J'avais toute la vie devant moi pour bâtir ma vie, des projets. Les larmes de ma mère et de moi-même s'entremêlèrent, nous étions effondrées.

Un long combat s'annonçait. C'était le neuf novembre 2008 que tout commença.

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